La prévention des accidents du travail

Un autre moyen simple de faire aujourd’hui de la prévention en impliquant le directeur d’un site jusqu’à l’homme de ménage, est d’apposer un QR-Code sur chaque porte ou support visible de tous. Ainsi chaque salarié ou sous-traitant peut scanner ce QR-Code avec son téléphone portable et faire une déclaration (anonyme ou pas) avec ses commentaires sur quelque chose qui le surprend ou le heurte. Ça peut aller d’une voiture mal garée sur le parking de l’entreprise ou garée sur la place « Pompiers », à des personnes ne portant pas leur casque de chantier, voire à des personnes qui fument ou jettent leurs mégots dans une zone « interdite », ou même une opération de levage laissée en plan sans balisage au sol parce que c’est la pause de midi… On restaure ainsi la sécurité en douceur car le bien commun est clairement affiché : pas de chasse aux sorcières et juste le rappel des règles de bon sens dans un premier temps. Commencer humblement est un pari prudent. Evidemment, pour les plus têtus ou inconscients, il faudra aller plus loin dans le discours et les actes. Mais si la majorité adhère, vous allez créer ainsi une Culture Sécurité solide

En effet en cumulant toutes ces déclarations, et si elles sont effectivement traitées, les salariés vont en parler entre eux et en rajoutant une communication HSE par exemple mensuelle, vous créerez un cercle vertueux !

Tout ceci peut paraître idyllique, mais si les personnes HSE reçoivent effectivement les moyens de corriger les travers observés, ce cercle vertueux sera efficace en moins d’un an : retour sur investissement remarquable, non ? Et vous verrez la qualité des commentaires également s’améliorer : vous passerez de « il manque du café à la machine à café » (pas trop HSE, j’en conviens) à « il y a un bruit bizarre derrière une porte fermée à clef » qui se révèlera être le grésillement d’un câble électrique vraisemblablement rongé par des rats ou « il y a un amas de déchets dans un coin de l’usine » (chantier terminé sans la récupération des déchets pourtant bien prévue dans le contrat de sous-traitance). Là encore, ce sont des histoires véridiques.

Si en plus, toutes ces déclarations sont remontées en séance plénière du Comité Social et Économique (CSE), la Direction et les autres membres du CSE vont voir eux aussi l’efficience de votre méthode. Car tout le monde doit savoir aujourd’hui qu’un accident du travail peut coûter vraiment cher à une entreprise :

• bien sûr, le coût direct des soins pour la personne accidentée,
• la désorganisation d’un service générée par son absence imprévue,
• l’enquête menée en interne avec un arbre des causes et un plan d’actions,
• l’impact psychologique sur les collègues plus ou moins proches,
• le ralentissement ou retard pour honorer une commande,
• l’augmentation éventuelle du taux de cotisation de la CARSAT (notamment en cas d’accidents similaires répétés)
• l’image dégradée de l’entreprise, qui devra parfois dépenser beaucoup de temps et d’énergie à rassurer ses Clients, ou partir à la recherche d’autres Clients,
• et enfin une éventuelle condamnation pour manquement ou négligence.

Comme expliqué, la prévention des accidents du travail est souvent un travail de longue haleine impliquant à la fois l’employeur et ses employés avec des déceptions très visibles (un accident) et des succès moins visibles (des accidents évités). Des mesures de protection collectives ou individuelles doivent être envisagées pour mieux maîtriser les risques en fonction du contexte professionnel :

• fournir aux employés exposés des équipements de protection individuelle (EPI),
• analyser les risques professionnels par zone d’activité et améliorer leur sécurité,
• protéger les zones d’activité de certaines machines (ex : pont roulant),
• aménager les zones d’activité de manière ergonomique afin d’adapter le travail à l’homme,
• former le personnel et répondre à ses questions.

La formation et l’information figurent également parmi les stratégies efficaces de prévention des accidents du travail en entreprise. Premiers concernés par la diminution des risques professionnels, les salariés bénéficient pleinement de ces stages destinés à l’amélioration de leur santé au travail. Ces sessions de formation allient cours théoriques, conseils et exercices pratiques.

Dans certaines situations, des spécialistes de la prévention peuvent apporter des solutions spécifiques, notamment :

• en termes de gestes et postures,
• sur des Risques Psycho-Sociaux (RPS),
• en termes d’aménagement du poste de travail de chacun (ex : risques, pénibilité, handicap).

S’approprier une démarche de prévention personnalisée, centrée sur les spécificités de l’entreprise : son métier, l’expérience de ses salariés, l’historique des accidents… ; sera une approche valorisante et facteur de réussite visible.

Pourquoi pas aussi, utiliser la formation en ligne comme autre moyen de prévention des risques professionnels.

D’autant plus que la digitalisation et dématérialisation donnent aux entreprises plus de flexibilité et permettent de toucher un large public efficacement. En mettant par exemple en place un accueil sécurité pour un nouveau salarié ou un sous-traitant avant même son arrivée sur site, facilitant ainsi sa familiarisation aux différents enjeux et risques HSE de l’entreprise

Ou rendant plus facilement disponible les bases théoriques d’une formation à la sécurité, en la complétant par une mise en situation pratique dans l’entreprise.

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