Entraîner son esprit pour mieux appréhender les changements de vie
Comment rester sain d’esprit ?
Frédéric COMBES
Consultant HSE
chez EazySAFE
Si je crois à la méditation, je médite. Si je ne crois pas à la méditation, je ne médite pas ! Une fois que j’ai posé cela, comment dans tous les cas rester sain d’esprit ? Franchement ? Car il faut bien reconnaître que le contexte actuel est tellement bousculant que répondre à cette question peut devenir une véritable urgence, par exemple pour s’endormir, puis dormir sans se réveiller vers 3 ou 4 heures du matin et se mettre à cogiter…
Une chose est physiologiquement sûr : il faut savoir se reposer. Et c’est vrai que ce n’est pas si évident. Car qu’est-ce que se reposer ? Me suis–je déjà posé la question ? Ça serait s’arrêter de courir et de « débrancher » ? Peut-être pour certains… C’est vivre à son rythme ? Bien sûr, on peut argumenter en disant : je me pose, chacun à sa manière ; et si je suis posé, alors je me dépose, chacun à sa manière ; et si je suis déposé, alors je me re-pose !
Oui, oui, c’est facile à dire, car la « petite radio » dans le cerveau pour les uns, ou le hamster qui court dans sa roue pour les autres, refuse souvent de s’arrêter, voire refuse de s’arrêter tout le temps ? Il ou elle est lancé-e dès le matin au réveil et n’entend pas m’obéir quand j’espère un peu de calme…
Personnellement, quand je prends le temps de considérer les malheurs des autres, j’éprouve bien sûr de la compassion, mais surtout je me rends compte que je ne pourrai pas supporter leur vie ! Alors je retourne à la mienne et je m’interroge : comment rester vraiment sain d’esprit avec tout ce bazar ? Est-ce tout simplement possible ? Si je garde un peu d’espoir, qu’est-ce que je peux bien faire ? Élever des biquettes ? Devenir moine ou nonne dans une congrégation ? Faire un tour du monde et m’installer à l’autre bout de la planète près d’une plage paradisiaque ? Tout est possible évidemment, mais avant de retenir une solution aussi radicale, une réponse logique serait : pour bien faire, je vais commencer par faire « rien » ! Mais là, la « petite radio » (ou le hamster) ne va pas se laisser faire et annonce : « mais quelle horreur, ne rien faire ! ». Toutefois, Je peux commencer par m’autoriser à ne « rien » faire, ou pas grand-chose, comme continuer à respirer régulièrement : c’est quand même très utile de le faire assez régulièrement… Mais bon, admettons, je m’autorise à ne « rien » faire, allez juste un instant, le temps d’un rien. Je prends nécessairement un risque, celui de croiser des sentiments difficiles : l’impatience, l’anxiété, l’ennui, l’incompréhension de ce que je suis en train de faire.
Mais si je souris, si je fais un sourire, si je me fais un sourire, qu’est-ce que je constate ? Qu’est-ce que je perds à l’expérimenter ? Je le fais : je souris. Et qu’est-ce qui se passe ? Je modifie mes pensées et mes sentiments sans avoir cherché à les modifier ! Déjà expérimenté ? Ça, c’est un truc vraiment dingue, surtout si je parviens à l’automatiser pour en faire un « ancrage » ou un rituel musculaire…
Si je souris et si bien sûr je suis à l’arrêt, alors je peux m’écouter respirer, ou digérer, ou sentir mon propre poids sur la chaise ou dans mes chaussures. Si je souris et si je m’écoute par exemple respirer, alors je peux commencer à écouter vraiment. Avec de l’habitude, mes pensées changent et je constate que d’autres pensées « apaisées » apparaissent. Attention, si je n’arrive plus à sourire, je ne sous-estime pas non plus ma propre capacité à changer quelque chose en moi, surtout dans les pires moments ! Car je crois profondément que j’ai des capacités insoupçonnées…
Tout ceci peut paraître intello, et à la réflexion, ça l’est, c’est sûr. Mais ce qui est aussi sûr, c’est que le lien entre mon corps et mon esprit ne m’a pas été enseigné à l’école… Et si j’agis sur mon corps, j’agis sur mon esprit. Et réciproquement ! Si je cours avec mon corps, je mets mon esprit dans un certain calme, car l’effort physique l’absorbe aussi. À l’inverse, si j’ai assez de force d’esprit, je peux générer des pensées qui apaisent mon corps de manière radicale. Question d’habitude et d’aptitude bien sûr.
Ah un bon vin ou un petit apéro, qui devient lui aussi une habitude ? Ah oui, j’agis bien sur le corps, mais je perds assez vite la tête ! L’alcool est une solution non pérenne. Peut-être en cas d’urgence ? Et encore, car l’esprit perd en force. Et il faut bien comprendre que l’esprit a une force, comme un muscle a une certaine force. L’esprit n’est pas un muscle stricto sensu, mais entraîner son esprit revient à l’entraîner comme on peut le faire lors d’un entrainement musculaire.
Quel entraînement puis-je mettre en place pour agir sur mon corps ? Les deux leviers principaux sont la respiration et les muscles, comme ceux du sourire.
Et un entraînement pour agir sur l’esprit ? Créer une routine cérébrale d’apaisement ? Est-ce que je saurai créer une routine mentale avec par exemple, un souvenir merveilleux, une phrase que j’aime bien me répéter, un goût ou une odeur que j’apprécie au plus haut point ? Jamais pensé à agir sur mon esprit ?
Les neurosciences ont démontré différentes possibilités du cerveau, comme celle de continuer à apprendre quel que soit son âge. Mais il y en a une autre que je dois rappeler ici : quand je me focalise sur quelque chose d’autre que mon quotidien, mon cerveau se repose, car d’autres zones cérébrales sont activées, ce qui libère celles qui sont déjà surchargées… Par exemple, le chant si j’aime chanter, un roman, si j’aime lire, nager, si j’aime l’eau, etc.
Je peux aussi me poser la question comme ceci : sur quoi est-ce que j’aime me focaliser ? Est-ce que j’aime au plus haut point me focaliser sur quelque chose de très personnel ? La peinture des Flamands primitifs des XVe et XVIe siècles, le tableau périodique des éléments chimiques, des casse-têtes mathématiques, les travaux à faire sur mon bateau, un cadeau spécial à acheter, une recette de cuisine que je voudrais bien expérimenter, écrire cet article pour vous donner des idées ?…
Entraîner son esprit permet une chose remarquable : mieux le connaître. Ne croyez pas que vous connaissiez votre propre esprit sous prétexte que vous vivez avec ! Pourtant, prendre conscience de ses goûts profonds et essayer de les vivre pleinement apportent un plaisir inouï à son cerveau. Qui dit plaisir, dit forcément repos du cerveau qui se retrouve ainsi ragaillardi car ses besoins fondamentaux ont été écoutés et nourris. Si mes besoins fondamentaux sont ainsi bien traités, je pourrai mieux appréhender mes changements de vie. Alors j’essaie ? Car on parle, on parle, mais c’est quand même mieux d’essayer et on en reparle après ?…
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